Dix mots pour 2018.
Poésie 1. Un griot tout gris, oh si gris !
Assis sous un griottier,
Grattait son luth avec mélancolie.
Sa voix truculente susurrait
Des mots volubiles qui s’envolaient
Vers le vert feuillage de l’arbre
Sous lequel étaient serrées
Les reines de la jactance
Aux bagous pleins d’accents,
Troublant du griot la quiétude.
Si bien qu’élevant la voix,
Celui-ci se manifesta :
« Ohé ! Je crois que vous seriez mieux
Sous le couvert de cet arbre là-bas
Pour placoter à l’aise ! »
Poésie 2. Ce matin, en se levant, comme d’habitude,
Le griot, assis sur le bord de sa paillasse,
Se grattait la tête, le cœur près de l’extase.
Lorsqu’il perçut une voix qui lui susurrait :
« Ohé ! Griot ! Hâte-toi, dehors on t’attend.
Les amis de Questions pour un Champion
Rêvent d’entendre ta jactance truculente,
Ton bagou volubile aux accents colorés.
Ne les ois-tu pas placoter sur ton seuil ? »
De sa dent unique, il sourit, le griot
Couleur arc-en-ciel, enchanteur de légendes,
Et humblement, s’avance dans la lumière,
Pour voler nos âmes, enrêver nos oreilles.
Poésie 3. Ohé ! Gris griot de mon cœur !
Ta voix aux accents truculents,
Tes mots susurrés, volubiles,
S’enroulent, s’enlacent, se mêlent
Dans le creux sans fond de mes rêves.
Ton bagou enflamme mes joues,
Ta jactance bleue m’ensemence,
Ton placotage m’encourage.
Ohé ! Griot de mon cœur !