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24 avril 2018 2 24 /04 /avril /2018 17:17

            Manghez-moé (Destin de gourde).

 

Couhourghe, peuponie, peupon o peuponide,

De thièle race rond’ daus cucurbitacées,

Pllanghe é dorée, jhe seus ine gourde sans ride,

Ine courghe-spaghetti, euvale é balounée.

 

Jh’ai otou daus p’tites cousines : la musquée,

La violon, la citrouille é la pourte-mantiâ.

Jh’ai ine piâ charnue su in corps alonghé

Qui s’écarte tendeurment souc voute coutiâ.

 

Le thieur vaillant é débordant de sympathie,

Vous ériperez mes pépins anvec émoé.

Si vos eils varts m’argardant anvec appétit,

Dans l’éve saulée qui prend son bouil, jhitez-moé.

 

Thyinze minutes sufirant à ma thieusson.

Asteur, égoutez-moé, de rang, épeulpez-moé.

Dans ine pouéloune, su dau beurre en frissons

Voure jhe dorisserai, éparissez-moé.

 

Alors, aflleuranghez-moé d’aux é de peursil.

Me saulerez, me pouévrerez, me goûterez.

Pis, souc vout’ langue, coume in velouté subtil,

De pllaisî, jhe fondrai é vous enchanterai.

 

Nobstant, si d’hasard jh’avis pas soyut vous pllaire,

Sûr, si jh’avis pas soyut réveuiller vout’ faim,

Onc, mon sourt m’est égal, raport que l’est piâcré

Peur teurjhous dans le creux jholi de vos deux mains.

 

 

 

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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 19:14
Allez faire un tour sur le site de Nos régions aussi ont des lettres, vous y rencontrerez des "écrivains" charmants.
Sujet : LUCIE MEMIN, LA CHIMIO ET ALORS !
 
            Oui, notre talentueuse patoisante charentaise est malade, mais elle n'en a pas perdu pour autant ni le moral, ni son sens de l'humour. Pour preuve regardez et écoutez son sketch.
          S'il est vrai que pour guérir, le moral est primordial, Lucie est déjà sortie d'affaire.
          BRAVO LUCIE.
                                        http://youtu.be/JswLTH13tA0
de "Nos régions aussi, ont des lettres" <auteurs.en.regions@gmail.com>
à jcm.dubreuil@orange.fr
date 11/04/13 17:06
objet Fwd: Tr : LUCIE MEMIN, LA CHIMIO ET ALORS !
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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 19:08

Jhe seus su Youtube coum' bin d'aut's, Natole, La Nine, qui racontant zeus istoères en patoés ! Peur ine foès, jhe cause pas en patoés, in maufésant de crabe m'at-in p'tit copé l'subiet !

Jhitez in eil, o coûte reun ! O s'apeule Chapeaux bas.

A la boune aime !

 

 

http://youtu.be/JswLTH13tA0

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 16:36

In émolé ol est in mot d'écrit en patoé.

Les émolés que vous lirez ici avant presque teurtous été publliés  dans Aguiaine-Le Subiet ( association SEFCO), L'Hebdo 17, L'Angérien Libre, ou encore dans mon dernier livret intitulé "Thyitez causer les p'tits papés" paru é disponiblle aus éditions Pyrémonde.

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 20:40

 

                                                          CHRONIQUE électorale … é maritime.

 

         O s’passe de nos jhors, dans nout’ vieus péïs de France mené dépeus peu de tems peur in oume bin sajhe, le sieur Françoés le troésième, in seigneur philosophe, tout othiupé à son tail de gouvarnant. Là-jhaut, dans la capitale parisiène, de ses champs, les Élysées, le yétait son monde, peur davant, peur dare, en decé, en delé, é meîme en l’ar …In brut, in mot, in jheste, qu’arait pu zi fare de la nuisance, é d’in èil pllin de loquence, le savait fare virer de l’agât le bestiau maufasant . À Paris coum’ à Tulle, l’entendant pas le badra daus vagues blleues de l’Atllantique …

        Tout son monde ? Pas tout à fait. Seules deus bounes fames éripiant à soun autorité : Dame Loéyale, la peurmière, la mère de zeus drôles, é la darnière, la Triboulète*, ine fame de lètes é soun oficièle, qui zi piacrait à la thiulote , d’vindue à son tour la peurmière … dame de France !

        Mé voélà qu’en thièle fin de printems, ol était quession de noumer les députées é les députés à l’Assembllée.

Dans nos si jholies é si pllanjhes provinces d’Aunis é de Xaintonjhe, les troupes étiant de ran : à drète, o y avait Buff’sot, Thieur de llon é Dandin, troés oumes qui se sousseyiant de la « parité » oume-fame coum’ de la roue de la beurouète au vieus Célestin*, troés mâles gardiens de nos blleus rivajhes atllantiques dépeus la neut daus marées … ; à gauche, Dame Dau quereus, Dame Poère Talée, Dame Loéyale, é in oume, Folortie, o fasait pllus que la maille, quate galants peur troés sièjhes !

         Le tournoé peurvoéyait deus jhoutes, les 10 é 17 de jhin. Buff’sot é Dandin avant été débarés * sitoût le peurmier tournoé, beursés peur les rêves atllantiques daus vagues blleues de zeu grande mare.

        Aus deusièmes jhoutes, Dame Dau Quereus oyut l’avantajhe, tout coum’ Dame Poère Talée qui levit la piâ à thieu valourous Thieur de llon … Vagues grises au mitan daus blleues, pétales de roses fllotant su l’Atllantique …

       Peur Dame Loéyale, à La Rebèle, o s’passit pas d’meîme. Vinjhue daus Deus-Cheubes, « parachutée », coum’ le disiant , la beurjhère chassait su les tares dau malbétaud Folortie. É peurtant, l’arboriant la meîme banière à la rose roujhe, mé l’arsembllance s’arêtait là, l’in militant dans les remparts de sa ville, l’ine dans la lumière, sortant d’in fllirt, cinq ans avant, anvec la Républlique, é seigneur en jhupons de la Réjhion.

        O bataillit, o s ‘écarcassit, o fllacassit, o s’épllumassit, o se cornaillit, o s’abominit de sotises, o s’fasit la meugne, tout thieu acourajhé peur le beursement daus marées dans le Vieus Port …

        Le Peuplle aunisien dounit la députation au mâle. En masse : les émits de thiau paure Thieur de llon, les anti-fumèles, les bin-pensants, s’aviant entenduts coum’ furèts en fûts* peur jhiter thièle créature dau yablle defors !

 

         O faut dire que dans les jhors d’avant, la Triboulète de Françoés le troésième avit feurbit cont’ Dame Loéyale, sa rivale, ine arme de peurmier jhet, ine petouère d’ine force pas creyablle ine foés garochée, ine catapulte moudarne châfrée coum’ ine trille d’osiâ : le TWITT ! Éfét agarentit, in p’tit coum’ le cot de Jharnâ, in cot en vache, in cot de grifes de chate à chate, in cot fatal ! Thieu twitt ol est aisit à manier, o faut meîme pas eîte courajhous, o veurtit de cougner su in cllavier daus mots bin choésis, (é quant ol est ine fame de lètes qui zou fait, créyez-me, o fait tion* !), d’apouer su « envoyer », é le feu s’épare aussitout ! Qu’est-ou qu’o y avait dans thieu twitt de la peurmière Dame à la deusième qu’était pourtant bin la peurmière avant la peurmière ? Triboulète, de son roéyal peurchoère élyséen, apourtait soun abourde à Folortie. Coum’ in twitt ol est tout sauf segret, le monde étiant au courant dans le meîme tems, é La Rebèle s’enfllamit …

         C’qu’opousait pas à l’Atllantique de jhouer anvec les pousse-piés, coum’ si de reun s’étit passé … Pas de vagues à l’âme peur la marine fllaque d’éve!

         Ol est coum’ thieu que nout’ Dame Loéyale cheyit à bas souc le twitt empouésouné de zeu rivale. La Dame, dépitée (Ô rage ! À ine voéyèle près …), retrouit le gouveurnail dau Poétou-Chérente, vour’ soun équipajhe l’atendait, à cent kilomètes à vol d’osiâ, « twitt ! twitt ! twitt ! » de l’Atllantique qu’avit pas v’lu de lé su zeus quais … pendant que Folortie voélait vers la capitale, poussaillé dans l’dos peur le bufiâ chéti dau vent d’autan …

 

        Ine chouse est sûre é sartène, mes bons émits, d’lavour’ que vous seyiez, de drète coum’ de gauche, que vous pensiez qu’en politique, tous les cots étiant peurmis … ou pas, les tournoés d’aneut avant peurdut la nobllesse é la biaté épique daus jhoutes d’antan ! Peut-eîte dépeus que les vagues grises de l’Atllantique qui lichant les pias eûlouses daus beignassous fasant pu yère rêver le monde …

 

 

NB : * Triboulète, féminisation de Triboulet. Le peurmier Triboulet étit le boufon de René d’Anjhou ; le segond, Nicolas Ferrial ob Le Férial, étit boufon de Louis XII é de Françoés le peurmier. Le devint célèbe peur ses bons mots. Beurnoncio, in mot de trot, é le voélà condamné à la mourèson peur Françoés Ier ! À chaque époque son twitt … Mé quel sort est réseurvé à nout’ Triboulète ?

* La beurouète à Célestin : istoère de l’île d’Oléron. Au matin, le grincement de la roue de la beurouète révillait le vilajhe jhusqu’au jhor vour’ Célestin cassit sa pipe…

* Eîte débarés :au jeu dau trut, gagner la partie d’in seul cot.

* Coum’ furets en fûts : ol est tout de meîme pu jholi que larons en foère, peur in péïs vour’ la vigne est reine. Hic !

* O fait tion (tion = taon): ol est tout d’meîme pu jhuste que fare mouche. La dame jhouait pas à flleurets mouchetés !

 

 

 

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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 20:37

                                            AH ! ÇA IRA …

 

                                                  Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,

                                                  Les aristocrates à la lanterne,

                                                  Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,

                                                  Les aristocrates, on les pendra …,*

chantiant les sans-thiulotes en 1790. In an pu tôt, le 14 jhuillet 1789, l’aviant fait sauter la Bastille, symbole royaliste, ésinant* sept chétis prisouniers. Daus têtes étiant copées, apouées su daus piques, é peurmenées en triomphe ! Le saint dau jhor, Camille, protecteur daus malades, les avit teurtous garis de zeus maus !

        Pendant thieu temps, le roé Louis XVI met en écrit dans son jhornau, au sèr : RIEN…*

        Les sans-thiulotes, pantalons à réjhures blleu, bllanc é roughe, portiant su l’calâ le bounet phryghien roughe, coum’ les escllaves afranchis dans la Rome antique.

        Le 17 jhuillet 1789, Bailly, le mare de Paris, met au chapiâ dau roé ine cocarde tricoulore qu’acoublle* le roughe é le blleu, les couleurs de Paris, anvec le bllanc roéyal. *

        En août 1789, enfin !, jhe naissons teurtous primes* é égaux !

        Le 15 jhanvier 1790, l’Assembllée natiounale décide de départir* la France en 83 départements. Ol est d’minme qu’a naîssut la Charente-Inférieure, en apariounant* les provinces d’Aunis, Saintonghe, anvec en su, Aulnay-dau- Poétou, qui, dau cot, devint Aulnay-de-Saintonghe !

       Le 14 jhuillet 1790, an II de l’Ere de la Libeurté, su le Champ de Mars à Paris, on fête le peurmier an-niveursaire de la prise de la Bastille, vour’ Talleyrand, in gars putoût malin, évêque de soun’ état, dit la messe, ceinturé de l’écharpe tricoulore. Le roé est là otou, qui jhure de raspecter la nouvèle constitution.

        O s’pllante peurtout daus âbres de la Libeurté, enribanés*, plleins de cocardes tricoulores, anvec in bounet roughe su l’pointuchet.*

        En 1792, le lendemain de la procllamation de la Républlique, le 22 septembre devint le 1er Vendémiaire An I, jhor dau raisin, suite à in décret de la Convention. Le calendeurier républlicain a naissut ! Le poète Fabre d’Egllantine a châfré les jhors anvec daus noms de pllantes.

        Quant l’arêtant le roé, les sans-thiulotes chantant teurtous la Carmagnole :

Dansons la Carmagnole,

Vive le son, vive le son,

Dansons la Carmagnole,

Vive le son du canon !

        Le bon docteur Guillotin, teurjhous aux petits soins peur son peurchain, aminoche* sa Louisette, ob Louison, qui décalâte Louis XVI le 2 Pluviôse An I ( 21 jhanvier 1793), jhor de la mousse.

        Dépeus le 27 Pluviôse An II, jhor dau noisetière, (15 féverier 1794), le Pavillon natiounal, nout’ drapiâ, dalte* aux teurjhous fringants vents de France.

        Marianne, ine bèle drôlesse coéfée dau bounet phryghien anvec la cocarde tricoulore, arpeursente anvec avantaghes nout’ péïs, dépeus 1871.

         Ol est le 6 jhuillet 1880, su peurpousition dau gars Raspail, que la Marseillaise est prise coum’ hymne, é que le 14 jhuillet devint Fête natiounale.

         Dans tous nos vilaghes d’Aunis, de Saintonghe, é minme dau Poétou, thieu 26 Messidor An 215, jhor de la saughe, les eils tornés vers les cieux cléments,  flleuris daus feux d’artifice, jhe rendrons teurtous homaghe à nos aïeux qu’avant veursé zeu sang peur que jhe vivions primes* é égaux, de drète coum’ de gauche, dans nout’ jholi péïs républlicain !

 

NB : * Ecrite par un soldat chanteur des rues, Ladré, chantée pour la 1ère fois en mai 1790, interdite par le Consulat ; * Esinant : libérant ; * Rien = bredouille à la chasse ! ; * Acoubller : mettre ensemble ; * Cocarde : origine : touffe de plumes de coq portées par les soldats croates de Louis XIV ; * Primes : libres ; * Départir : partager ; * Apariouner : rassembler ; * Enribanés : enrubannés ; * Pointuchet : sommet ; * Aminoche : fignole ; * Dalte : flotte, bat.

 

                                                  Apollonie d’Ajhasse.

 

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 12:37

                                                 La flleur de la Nau .

 

     Rosalie-les-bas-bleus avait neissut dans in jholi villajhe de Chérente, souligné peur ine rivère au su é à l’est, é daus boès au nord é à l’ouest.  Soun enfance sans soucis gassouillait dans l’éve ob galopait dans les boés, thiurouse peur tout thieu qu’a voéyait : les animaus, les pllantes, le ciel.

     Les sens teurjhous éfeurtillés, son thieur é soun âme s’empllissiant coume in Graal daus imajhes, daus coulours, daus sentours, daus bruts é daus chants, daus goûts, daus contacts su sa piâ, que zi dounait thièle vie en ésissance. Reun zi fasait pour’, tout l’éveurtillait.

      Mé ine chouse pu que tout aut’ : les flleurs, qu’a seyant dau jhardrin, dau boès, de la rivère. Les jhors égueurniant les coroles, Rosalie les noumait : anémone la mal coéfée, luna l’asphodèle bllanche é nègue coum’ la vie é la mort, coucou la jhosinète qu’entravait les poules de pouner, perot la tulipe sauvajhe daus marais dau Péret, passe-rajhe é bouton d’or de la rivère, renoncule grenouillette, timide feuverière violète, jhirofllée è lilatier, cllochètes blleues é tord-cou jhaune saquées au fond dau boés, rose, muguet, arum chandèle de louc, bleuet baufin, capucine galopine, coquelicot pabou de sang coum’ dans la chanson de Lény é le dormeur du val de Rimbaud, lin blleu é nièle roujhe au mitau daus bllés dourés, passe-rose aus grandes flleurs, jhéroniome devant la méson, aster vendanjheuse étoélée, gueule de louc. La vie de Rosalie était in jhardrin grand coum’ le péis  vour’ ale alait de son pé, séson amprès séson. A qu’neussait  beun marguerite, la marote châfrée otou «  pierre précieuse ».

_ «  Méfie-te drôlesse, si tu voés ine flleur que tu qu’neus pas é qui fait mine de t’apeuler peur que tu la thieuilles, zou fais pas, o s’pourrait qu’o seye la matago, ine flleur dau diablle qui volerait toun âme ! » disait pepé Marius.

      Ses oumeroles qui traîniant peurtout aviant entendut qu’au mitan daus boés, pendant les douze cots de mineut, à la Nau, o y avait ine flleur marveilleuse qui poussait … Dépeus, de thièle flleur, ale en rêvait toutes les neut.

     Aneut, jh’étions le 25 décembe é Rosalie atendait la neut de la Nau anvec daus feurmijhements dans les jhambes.

      Avant la messe de mineut, Rosalie se jhile defors la méson, é prend la route daus boés, enmitoufllée d’ine chaude cape blleue coum’ la neut, jhusqu’à soun émit le vieus châgne, beun dret  au mitan de la cllèrière daus sorciers. Les étèles teurlusiant, o fasait cllair coum’ en pllein jhor.

     Le boujhour criait : _ «  Où vas-tu ? Où vas-tu ? », le curious goupil la seugnait sans brut, le louc , voéyant que la cape était pas roujhe, la thyitit passer.

     _ «  Est-ou nous que tu teurches, petit chaperon blleu ? », chuchotiant les sylphes, les elfes é les esprits daus âbres  sâsis dans zeu soumail.

    De branche en branche, les éthiurous sautiant : _ «  Ol é Rosalie les bas blleus qui vint voèr sa flleur ! ».

     Dans la cllérière, la petite drôlesse, ébafée, peurnit le fût de son châgne enteur ses bras.

     Le peurmier cot de mineut résounit su le monde. Les mins jhindues, bagnée dans la lumiare daus étèles, Rosalie n’en créyait pas ses eils : dau tapis de mousse, à zeus pés, ine tijhe en or montait, montait, montait, couvarte de feuilles en diamants, cristal é dentèles, montait, montait, montait jhusqu’à la lune. Quant in bouton énourme s’éjharit, é dounit la pu bèle flleur que Rosalie avit meînme pas imajhinée : zeus pétales neissiant sans décesser, à l’infini, l’étiant fllocons de neijhe , plleumes d’anjhes, émeraudes, rubis, opalines, tous diamants dau monde, anvec daus couleurs vinjhues d’aillours.

     Cots amprès cots, la majhie de mineut élourdait nout’ Rosalie aus eils écarcaillés. Ine flleurance inoublliablle, sans pareille, abeurvait la fourêt, boulinant Rosalie de bouneur. Au darnier cot de mineut, la flleur s’épiamit coum’ peur enchantement. Rastait sa flleurance …                        Rosalie, apouée su soun émit châgne, plleurit. Le veil âbre l’arconsolit : _ «  Thièle flleur majhique, a s’voét qu’ine foés, souventes foés, jhamé ! T’en as oyut d’la chance ! Ton thieur s’ra son jhardrin asteur, é su tous les chemins de ta vie, ol est ale qui te jhidera ! Jhoéyouse Nau, ma Rosalie ! »

     Rosalie peurnit beun soin de la jholie flleur qu’a gardait tout au fond de son thieur, tout au long d’ine vie lonjhe, douce é boune.

 

     Thièle istoère, jhe peus vous aceurtainer qu’ale est vraie, Rosalie-les-bas-bleus o est coum’ thieu que le monde m’apeuliant dau coûté de Chillé !

 

                              Lucie Mémin ( la Petuche-Apollonie d’Ajhasse),

                                            thieu 19 décembe 2011.

                              D’après une croyance charentaise.

 

Joéyouse   Nau à teurtous !

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6 avril 2009 1 06 /04 /avril /2009 11:42

      Voélà Pâques, in moument encoère important de nout’ vie moudarne.

      Toute la semane est sainte. En Franche-Comté, ol est la « Grande semaine », en Limousin, la « Semaine noire », dans le Boulonnais, la « Semaine pénible », à Paris, la « Semaine d’angoisse », en Anjou, la « Semaine absolue » !

      Le mécredi passe peur in jhor maufasant, raport à c’que l’apôtre Pierre plleure.

      Le jheudi, ol est le jhor de la Cène, lavour’ Jhésus rassemblle ses émits peur son darnier repas. Thieu jhor, tu mangheras daus arbes coum’ l’épinard é l’ousaille*, à c’qui paraît qu’o déjhobre daus maus de l’ivar, qu’ol évite la gale é les maus d’estouma peur l’an-née ! Là-su, si tu boés in siâ d’éve bénite, les sarpents te piquerant pas ! Sare beun les ûs de tes poules, le  s’rant bons toute ine an-née.

     Thiélés jheudi é vendeurdi, ton pain tu feras thieure, ses pouvoèrs maghiques te protègherant daus maladies, mais manghe pas de poumes, o t’dounerait daus furonclles ! Ol est otou arcoumandé d’aérer ton lit, o n’en chasse les puses !

     Le vendeurdi, ol est le jhor vour’ Jhésus at bâsi su la croé. Avant le lever dau souleuil, peur pas avoèr mau aus dents de l’an-née, tu te coperas les onglles,. Tu te déjhoberas otou les pés peur pas avoèr de jhales* ! Tu changheras pas de chemise, mais si t’es in gars, mets in pantalon neu, tu s’ras in bon jhau ! Tu ghenseras pas la pllace, t’iras pas au marché, mais tu feurmogheras tes vaches é tes poules, tu zeu chanteras mînme daus psaumes … O s’rait beun de saner la ghirofllée, le lin, les patates, les coies*, les feuves é les égnons. Mon pepé sanait les marguerites-rènes*. Tu f’ras daus tourtasseries* que tu garderas peur garî les enrumures* é la coqueluche.

      À 3 eures, eure de la Crucifixion, le ciel est pllein de nuaghes nègues. D’aut’foés, les fariniés cessiant zeu ouvraghe é meutiant les ales de zeus moulins en croé. À thièle eure, fasez 3 vœus, in se fera en vrai. Thieu jhor, le marichau feure pas, raport aus cllous.

      Le drôle qu’at neissut thieu jhor est pas in veinard, putoût in paure chéti malureus, à moinse que le seye garissour ob enjhomineur* !

      Le samedi, t’atends le dimanche é le retour daus clloches.

      Au matin de Pâques, le souleuil qui se lève fait daus éveurdins* peur le Christ ressuscité ! Avant, les drôlesses s’avant bagnées dans la rivère, o zeu fasait ine piâ beun fraîche. Les drôles, zeus, n’en pardiant reun, saqués su le bord ! En Armor, l’entendant mînme  causer les poéssons ! Le sont fous thiélés Beurtons !

      Pâques, ol est le jhor daus ûs, en chocolat que le lapin a pllacé dans les jhardrins. Mais si ta poule a pouné in û roughe, le te portera bouneur, vut que l’a la couleur dau sang de Jhésus … In û tu mangheras à jheun peur te purifier. Le meus, o s’rait que l’ai été pouné le vendeurdi, o s’rait peur toé ine an-née sans maladie ni mort subite, ni chute d’âbre ! É si tu le manghes à moétié anvec ta malaisie, ol est le bouneur assuré !

       La flleur de Pâques, ol est la pâquerète ; sa couleur rose s’rait la trace d’ine bijhe dau gardous d’oueilles qu’en dounit ine à Jhésus ; d’aut’s disant qu’ol est ine goute de sang qui chéyit de la couronne d’épines …

      Les ghenses qu’alant à la messe, au son daus clloches rendues de Rome, fasant bénir daus cierghes que le ram’nant à la meison coum’ protection.

     S’o fait biâ thieu dimanche, o f’ra biâ tous les dimanches de l’an-née.

À Pâques, le temps qu’il fera

Toute l’année s’en rappellera.

     S’o mouille, ol s’ra bon otou :

Pâques pluvieux, août fromenteux.

     Si t’as neissut thieu jhor, t’aras beun de la chance !

     Le lundi de Pâques, les riverains de la Loire la bénissant, de pour’ de ses crues. Thieu jhor, tu travailleras pas, les rats rogneriant ton ouvraghe, disant les Beurtons …

     Alors, bounes Pâques à teurtous, é seuguez beun mes conseils, s’o fait pas de beun, o peut pas fare de mau !

 

                                         Apollonie d’Ajhasse (06-04-2009)

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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 15:37

                          Istoère d’amour piscicole.

 

« Allons à Bessines

   Pêcher la sardine,

   Allons à Saint-Jean

   Pêcher le hareng ! »

    Jhe sais, ol est pas les vraies paroles, mais jh’aime beun quand o s’passe cheus nous.

    Li, ol est le Farnand, in hareng de Saint-Jhean, in susceptiblle qui peurnait la mouche peur pas grand chouse, pis se feurmait coum’ ine eûtre. L’était ni chair ni poésson*, é le v’lait aprende à nagher* à ses compatriotes ! Le se trouait souventes foés le bé dans l’éve. Anvec sa mémoère de poésson roughe, ses istoères se finissiant en coues de poésson, mais le se sentait tout d’mînme beunaise de pas avoèr oyut l’ocasion de veurifier encoère thieu dicton :

                           « Poésson qui naît dans l’éve deit bâsir dans l’eule ! »

    In jhor de thièle crise écounoumique, son patron s’en peurnit à li, zi uchant dessus coum’ su dau poésson pourit. O y avait pu d’tramail*, é le le se retrouit su le sablle anvec tout un ban de ses colègues ! Abeurnoncio* ! Les grous poéssons mangheant teurjhous les petits ! Le Farnand écaillous beuvit la mer é la poéss’caille, pis, saoûl coum’ ine hippocampe amprès ine course de pari mutual, l’enteurpeurnit de bâiller su l’arbe*, bintoût pas pu tabuté de son sort qu’in poésson qui voét ine poume !

    Ol est dans thiel état que la Beurchète, qui passait peur là, l’apeurcevit peur la peurmière foés. Ale était pllate coum’ine molue*, mais dégourdie coum’ ine poéssoune dans l’éve . À la manière daus sardrines, ale avait torné l’échine dépeus la Sainte-Catherine, é avait reparut à la Saint-Bllaise, jhuste au moument vour’ le Farnand coumencit ine vie d’oésiveté forcée !                                L’était pas beun agralant, mais, peur la Beurchète, l’avait thieuque chouse qui zi chatouillit  drôlement la dorsale ! A s’meutit à feurtiller de la coue, le Farnand l’argardit anvec daus eils de meurlan frit, le subiet copé, à peu près à l’aise coum’ in poésson su les ajhons ! Y avait-ou déjhà angheuille sous roche ?

    O s’fasit sans que le s’en rendiant compte … In p’tit pu tard, sarés coum’ deus sardrines potamophiles é vermiphobes*, se disant qu’en amour é en thieusine, «  la sauce fait passer le poésson », l’étiant enfin ureus coum’ deus poéssons dans l’éve !

    L’avant seugué le cours de zeu vie, rendu visite à zeu cousine de Roèyan, passé zeu lune de miel dans le port de Marseilles, raport à c’que «  la bouillabaisse, ol est dau poésson anvec dau souleuil » … La bouillabaisse à deus, le la fasiant à chaque foés que l’en aviant envie, si tant beun que l’avant oyut daus milliers de petits poéssounets qui chantiant, dans les rivères dau Poétou-Chérentes :

                    «  La maman daus poéssons, ale est beun ghentille … »

    Le Farnand é la Beurchète aviant ouïes-dire que peur vive ureus, o faut vive cachés, alors, l’aviant encruché au-dessus la porte de zeu loghis thièle pancarte :

                    « Un invité est comme le poisson : au bout de trois jours, il pue ! »

    O valait beun toutes les protections dau monde !

    Poisson d’Avril à tous les lecteurs qu’aimant le patois é le poésson !

 

NB :À méditer : Noctuel a écrit :

« La pêche est un sport étrange puisqu’elle n’empêche guère ceux qui surveillent leur ligne de prendre du ventre. »

 

LEXIQUE : *ni chair ni poisson : sans avis propre ; * aprende à nagher :se vanter, donner des conseils ; *tramail : humour (travail) ! filet de pêche ; *Abeurnoncio : marque de dégoût ; *bâiller su l’arbe : bâiller sur l’herbe, ne rien faire ; * molue : morue ; *potamophiles é vermiphobes : qui aiment les cours d’eau et ont peur des vers.

                                          Apollonie d’Ajhasse

 

Pour messagers d’aneut, le jeudi à 18H sur Hélène FM ( 89. et 102.9) avec Natole.

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12 mars 2009 4 12 /03 /mars /2009 11:59

Ureus coum’ deus osiâs su la branche. (histoire d’amour avicole et banale ).

 

     L’oume, à fine force de teurcher à fare coum’ l’osiâ, y est presque arivé. O zi thyite pu que de voler. Si la grèfe daus ales est à l’étude, m’est-avisse qu’o s’ra pas long !

     En atendant thieu jhor, jhe m’en vas vous raconter la bèle istoère dau Léon Jhaulet é de la Colète Canet .

    
   Le Léon, en jhaut, avait daus eils de bouhour, en bas, daus eils de peurdris, otou le sarveau d’in étorniâ, é in bé de peuroquet. Il était sé coum’ in cothiu, fégnant coum’ in qu’espère que les calandes zi cheuyiant totes roûties dans l’bé, fiar coum’ le pahon de son voésin qui s’foutait d’li en zi uchant « Léon ! Léon ! ». Bref, nout’ Léon, peur in oume, ol était pas in aiglle ! Maugré tout thieu, éjhozelé coum’in grous-bé, il était teurjhous en train de subier coum’in marle !

    Thieu, Léon, mes bons émits, maugré tous thiélés avantajhes virils, trouait pas à s’meut’ en ménajhe. Alors, en désespoèr de cause, i s’est rendu , li otou, à la foère aus célibataires de la Gènetouze.

    La veille, cheus le coéfeur, le s’était fait teinde ale de grole  peur cacher ses thièques piaus bllancs, é s’est fait fare ine crèque de jhau dans l’ mitan dau calâ, peur avoèr l’ar d’in roqueur !

    L’avait mis ine chemise pié-de-jhau marron é bllanche, sous sa veuste en thuir de meurlète. Ol était pas le pijhon de l’an-née, mais i peuvait encoèr fare illusion …

  

    Lé, ol était la Colète. Ale avait décidé otou d’aller teurcher in oume à thièle foère de La Gènetouze.

    Ale avait mis ine jhupe pié-de-poule, patée peur dare, coum’ o s’fasait dans les an-nées yéyé, anvec in corsajhe bllanc décourée de fruts : daus peurnes, cerises, fraises é framboèses, de quoé ariper le peurmier étorniâ qui passe !

    A part d’eîte bavarde coum’ine ajhasse, beîte coum’in troupiâ de bégasses, ale avait érité d’ine sarvèle de linote, de deus eils de chavèche, é d’ine  goule en thiu de poule su in cou de cigogne. Bref, a cassait pas troés pates à n-in canet, mais ol était pas non pu ine oée bllanche.

    O zeu fasait comb’ de points en coumin, au Léon é à la Colète. L’étiant faits peur se rencontrer.

 
   Quant i l’at apercevut, dare son sandwich au poulet, l’at oyut la piâ de perot, son thieur zi a peuté dans le jhabot, é l’a senti daus ales zi pousser dans l’échine. Le jhésier sé, le s’est avancé vers lé, coum’ si l’marchait su daus ûs ! Deursé su ses ergots, le zi a demandé si a v’lait qu’i zi ofre in cot à boère. O tombait à pic, le sandwich zi avait douné la pépie, à la Colète ! Le l’at arapée peur l’ale, é l’at em’née su le chemin de la vie. Ol en a clloué le bé à pu d’in ! E paradoxal’ment, ol en a fait daus cancans ! 

    Asteur, ol est des « ma poule », « ma poulette », « ma tourterelle », « ma colombe », « mon p’tit osiâ daus îles », « ma caille », é des « mon canard » à lonjheur de jhors é de neuts !

    De roucoulades en roucoulades, de bijhes d’osiâs en bijhes d’osiâs, l’avant fait troés jholis poussins frétillant daus caudales, qui, ent’ deus « pie-pie », pensant qu’à becqueter, à jhouer aus poulets é à l’ajhasse voleuse, en uchant daus cris de feurzaie, é à bâiller aus corbines.

    Colète é Léon avant, beun sûr, coum’ tout le monde, daus cots d’bés, le montant su zeus ergots, se volant dans les plleumes de temps en temps, se fasant traiter, qui de « grousse perote », « vieille chavèche », peuruche déplleumée », qui de «  vieus cothiu », « cossard puant », « chapon », « peuroquet gâteus », « calâ d’û ». ( hé oui, anvec le temps, la crèque de jhau s’avait aléjhée, le piau était devenu duvet, é pis le duvet avait chét !)

    Thiélées envolées veurbales é conjhugales, qui réjhouissiant le voésinajhe, finissiant peur zeu gllisser dessus coum’ l’éve su les plleumes d’in canet. O leu dounait faim, l’aliant satisfare zeus apétits d’osiâs, é pis, souventes foés, fasiant dau bé à bé en alant voèr si l’ajhasse était beun au nic, sous l’édeurdon ! Alors, au chant dau roussignou de Colète, répounait le « coquelithiu ! » dau Léon.

    Le viviant coum’ osiâs en pâte, dans n-ine jholie cajhe dourée sans barreau, espérant qu’in jhor, les poules ariant enfin daus dents ! E en priant peur que thièle saleté de gripe aviaire aye pas la triste idée de passer peur cheus zeus !

    Moé, Apollonie, jh’ait écrit de ma plleume, thieu poulet peur fare in p’tit coucou à tous les Léon é les Colète qui s’arqueneutrant. Que zeu bouneur dure la vie daus ajhasses !

 

                                                   Le 30 mars 2006.

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