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10 juillet 2018 2 10 /07 /juillet /2018 11:45

 

                                            AH ! ÇA IRA …

 

Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,

Les aristocrates à la lanterne,

Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,

Les aristocrates, on les pendra …,*

chantiant les sans-thiulotes en 1790. In an pu tôt, le 14 jhuillet 1789, l’aviant fait sauter la Bastille, symbole royaliste, ésinant* sept chétis prisouniers. Daus têtes étiant copées, apouées su daus piques, é peurmenées en triomphe ! Le saint dau jhor, Camille, protecteur daus malades, les avit teurtous garis de zeus maus !

        Pendant thieu temps, le roé Louis XVI met en écrit dans son jhornau, au sèr : RIEN…*

        Les sans-thiulotes, pantalons à réjhures blleu, bllanc é roughe, portiant su l’calâ le bounet phryghien roughe, coum’ les escllaves afranchis dans la Rome antique.

        Le 17 jhuillet 1789, Bailly, le mare de Paris, met au chapiâ dau roé ine cocarde tricoulore qu’acoublle* le roughe é le blleu, les couleurs de Paris, anvec le bllanc roéyal. *

        En août 1789, enfin !, jhe naissons teurtous primes* é égaux !

        Le 15 jhanvier 1790, l’Assembllée natiounale décide de départir* la France en 83 départements. Ol est d’minme qu’a naîssut la Charente-Inférieure, en apariounant* les provinces d’Aunis, Saintonghe, anvec en su, Aulnay-dau- Poétou, qui, dau cot, devint Aulnay-de-Saintonghe !

       Le 14 jhuillet 1790, an II de l’Ere de la Libeurté, su le Champ de Mars à Paris, on fête le peurmier an-niveursaire de la prise de la Bastille, vour’ Talleyrand, in gars putoût malin, évêque de soun’ état, dit la messe, ceinturé de l’écharpe tricoulore. Le roé est là otou, qui jhure de raspecter la nouvèle constitution.

        O s’pllante peurtout daus âbres de la Libeurté, enribanés*, plleins de cocardes tricoulores, anvec in bounet roughe su l’pointuchet.*

        En 1792, le lendemain de la procllamation de la Républlique, le 22 septembre devint le 1er Vendémiaire An I, jhor dau raisin, suite à in décret de la Convention. Le calendeurier républlicain a naissut ! Le poète Fabre d’Egllantine a châfré les jhors anvec daus noms de pllantes.

        Quant l’arêtant le roé, les sans-thiulotes chantant teurtous la Carmagnole :

Dansons la Carmagnole,

Vive le son, vive le son,

Dansons la Carmagnole,

Vive le son du canon !

        Le bon docteur Guillotin, teurjhous aux petits soins peur son peurchain, aminoche* sa Louisette, ob Louison, qui décalâte Louis XVI le 2 Pluviôse An I ( 21 jhanvier 1793), jhor de la mousse.

        Dépeus le 27 Pluviôse An II, jhor dau noisetière, (15 féverier 1794), le Pavillon natiounal, nout’ drapiâ, dalte* aux teurjhous fringants vents de France.

        Marianne, ine bèle drôlesse coéfée dau bounet phryghien anvec la cocarde tricoulore, arpeursente anvec avantaghes nout’ péïs, dépeus 1871.

         Ol est le 6 jhuillet 1880, su peurpousition dau gars Raspail, que la Marseillaise est prise coum’ hymne, é que le 14 jhuillet devint Fête natiounale.

         Dans tous nos vilaghes d’Aunis, de Saintonghe, é minme dau Poétou, thieu 26 Messidor An 215, jhor de la saughe, les eils tornés vers les cieux cléments,  flleuris daus feux d’artifice, jhe rendrons teurtous homaghe à nos aïeux qu’avant veursé zeu sang peur que jhe vivions primes* é égaux, de drète coum’ de gauche, dans nout’ jholi péïs républlicain !

 

NB : * Ecrite par un soldat chanteur des rues, Ladré, chantée pour la 1ère fois en mai 1790, interdite par le Consulat ; * Esinant : libérant ; * Rien = bredouille à la chasse ! ; * Acoubller : mettre ensemble ; * Cocarde : origine : touffe de plumes de coq portées par les soldats croates de Louis XIV ; * Primes : libres ; * Départir : partager ; * Apariouner : rassembler ; * Enribanés : enrubannés ; * Pointuchet : sommet ; * Aminoche : fignole ; * Dalte : flotte, bat.

 

                                                  Apollonie d’Ajhasse.

 

 

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10 juillet 2018 2 10 /07 /juillet /2018 11:44

 

                                        MELON-SOURIRE.

   

    Coum’ in chaurî apoué* su l’fond de toun’ assiète, jhe tranche su ton été 2007, grisaillous é pissous.

    Jhe me peurzente : cucumis melo, melon en français pointu, dau grec malon o mêlon, mon nom existe dépeûs le XIIIè sièclle.

    Ma beurse*, o s’rait l’Afrique : cultivé dans la vallée dau Nil, jhe figurais dans le repas daus morts é su les fresques daus murs daus tombes, 2500 ans avant JC.  

    Jh’étions otou en Inde, vour’ l’aviant thyité*, dans n-in jhale*, à Harappa, daus gueurnes de ma famille, dépeûs 1500 avant JC, c’qui zeu fait 3500 d’âghe aneut !

    In de mes aïeux, vieux de 2300 ans, at été trouvé en Chine ; in aut’, dans les cassereaux* de Shimonogo, au Jhapon, avit 2100 ans !

    Pline, naturaliste romain, cause de moé dans soun’ Histoire Naturelle en 37 livres, en 23 après JC. A c’qui paraît qu’en 300 après JC, jh’étions lichounés* anvec daus épices.

    Xuan Zang, in voéyagheur chinois, qui vit 16 ans en Inde, jhujhe zeus melons moins pllésants qu’en chine, é décide de les aboun’sir*. Cinquante an-nées de travail, é en 695, thiel oume écrit dans son jhornau : «  Les melons … sont devenus abondants et excellents. » Mais, dans toute l’Urope, le Moéyen-Âghe nous bouque*, maugré que jhe seyions inscrits su le Capitulaire de Charlemagne !

    Au XIVè, jh’étis au goût dau jhor … en Avignon ! In p’tit pus tard, le roé Charles VIII me rameune d’ Italie, en 1497. Les moènes italiens m’aviant rapourté d’Arménie, é me cultiviant à Cantalupo*. Le pape Paul II, n-en bâzit en 1471, de m’avoèr trot aimé ! « Les Comptes de menues dépenses du pape Paul II pour l’année 1465 »  disant que dau 26 jhuillet au 22 août, thiel oume s’abedassit* 145 melons !

    Pierre de Ronsard ( 1524-1585) , en envoéye au roé Charles IX é nous apeule «  pompom ».

    Au XVIIè, jhe qu’neussons nout’ apoghée. Henri IV nous veut à tous les repas, en pyramides ob en montagnes, jhusqu’à n-en avoèr ine indigestion en 1607 ! Le poète Saint Amand, amourux de moé jhusqu’à dire : « Des faveurs de Margot je perdrai la mémoire », m’at écrit in pouème pllein de sensualité.  A la meîme époque, Jacques Linard (1597-1645), peinte de soun’ état, repeurzente comb’ de mes ancêtes dans ses jholies natures mortes.

     Moé, jhe seûs le Cantaloup charentais, veuruqueux o pllanghe*, le pus noblle, anvec mon cousin d’ Cavaillon. Daus cousins, jh’en avons d’aut’s : le melon dau jhaut-Poétou, thieu dau Quercy, é le vendéen melon-sourire, qui s’en paye ine tranche !, le fiar Sucrin brodé de Tours, le miel et soleil qu’at in Label Roughe, le Gallia espagnol qui fait partie daus 13 dasserts de la Nau.

     Cheûs les Musulmans, jh’ai ma pllace au Paradis, de quoé choper le melon, non ?

     En Perse, quand jh’étions grous coum’ in calau*, les fames é les drôles enleviant nout’ duvet anvec zeus goules peur que jhe mûrissions pus vite. Ol étit pas l’ moument d’avoèr les pés en cosse de melon* !

    Manghe-me, mes vitamines A te dounerant boune mine, mes vitamines C t’ôterant la fatigue, mes fibres é moun’ éve t’aghid’rant* peur pas groussir.

    Boés-me otou : ébouille la chair d’in melon, d’ine oranghe é d’in citron , sucre-zou anvec  dau miau*, mouille anvec in lite d’éve, mets-zou au frigo. Au moument de sarvir, ajhoute-zi in lite d’éve gazouse. O y at pas pus goulaillant !

   

    Fais pas thiélés eils de melon ! Assèye-zou, tu m’en diras daus nouvèles !

    Asteur que jh’ai fini moun’ émolé, coum’ zou dit Arlequin :

« Qu’on m’apporte un melon et quelques fraises,

   Noyé de champagne ou de marasquin ! 

                                                                           La Petuche.

 

Nb : chaurî apoué : sourire posé ; beurse : berceau ; thyité : laissé ; in jhâle : une jarre ; cassereaux : ruines ; lichounés : mangés avec gourmandise ; aboun’sir : améliorer ; bouque : boude ; Cantalupo : donne son nom au Cantaloup ; s’abedassit : dévora ; veuruqueux o pllanjhe : brodé ou lisse ; in calau : une noix ; les pés en cosse de melon :paresseux ; t’aghiderant : t’aideront ; dau miau : du miel.

(cf. LEXIQUE SEFCO )

 

 

 

 

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24 avril 2018 2 24 /04 /avril /2018 17:17

            Manghez-moé (Destin de gourde).

 

Couhourghe, peuponie, peupon o peuponide,

De thièle race rond’ daus cucurbitacées,

Pllanghe é dorée, jhe seus ine gourde sans ride,

Ine courghe-spaghetti, euvale é balounée.

 

Jh’ai otou daus p’tites cousines : la musquée,

La violon, la citrouille é la pourte-mantiâ.

Jh’ai ine piâ charnue su in corps alonghé

Qui s’écarte tendeurment souc voute coutiâ.

 

Le thieur vaillant é débordant de sympathie,

Vous ériperez mes pépins anvec émoé.

Si vos eils varts m’argardant anvec appétit,

Dans l’éve saulée qui prend son bouil, jhitez-moé.

 

Thyinze minutes sufirant à ma thieusson.

Asteur, égoutez-moé, de rang, épeulpez-moé.

Dans ine pouéloune, su dau beurre en frissons

Voure jhe dorisserai, éparissez-moé.

 

Alors, aflleuranghez-moé d’aux é de peursil.

Me saulerez, me pouévrerez, me goûterez.

Pis, souc vout’ langue, coume in velouté subtil,

De pllaisî, jhe fondrai é vous enchanterai.

 

Nobstant, si d’hasard jh’avis pas soyut vous pllaire,

Sûr, si jh’avis pas soyut réveuiller vout’ faim,

Onc, mon sourt m’est égal, raport que l’est piâcré

Peur teurjhous dans le creux jholi de vos deux mains.

 

 

 

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24 avril 2018 2 24 /04 /avril /2018 17:08

                          Mangez-moi (Destin de courge).

 

Cohourge, péponie, pépon ou péponide,

De la ronde race des cucurbitacées,

Lisse et dorée, je suis une courge sans rides,

La courge-spaghetti, ovale et ramassée.

 

J’ai pour petites cousines la violon,

La musquée, la citrouille et la portemanteau.

Je vous offre paroi charnue sur corps oblong

Qui tendrement s’écarte sous votre couteau.

 

Déterminé et enclin à la sympathie,

Vous prélèverez mes blancs pépins sans émoi.

Si vos yeux me regardent avec appétit,

Lors, dans l’eau frémissante et salée, jetez-moi.

 

Quinze minutes suffiront à ma cuisson.

Maintenant, égouttez moi, puis épulpez-moi.

Au fond d’une poêle, sur le beurre en frissons,

Où je dorerai à feu doux, étalez-moi.

 

Vous me parfumerez, là, d’ail et de persil,

Me salerez, me poivrerez, me goûterez.

Veloutée, sous votre langue, en mets subtil,

De grâce, je fondrai et vous enchanterai.

 

Si par malchance, je n’ai pas su vous charmer,

Et si je n’ai pas su réveiller votre faim,

Alors bien peu m’importe mon sort, enfermé

Désormais dans le creux délicat de vos mains.

 

                      Jeudi 19 octobre 1995

 

                Accessit 2004 prix Henri Mériot.

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21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 17:59

                Accent, tu es grave, aigu ou circonflexe,

                Dans les sécrétions du côlon du colon,

                Dans l’événement qui naît de l’avènement.

 

                Accent, ta voix est truculente et volubile ;

                Dans le temps, celui qui te coupait le lignou

                Avait bien gagné ses cent sous, disait-on.

 

                Accent, tu chantes clair dans les mots du griot,

                Tu réchauffes la jactance des commérages,

                Tu dansais dans le bagou des lavandières.

 

                 Accent, que tu sois placoté ou susurré,

                 Nul n’échappe à ton charme et ta faconde,

                 Accent, tu es l’eau de nos mots, ohé ! ohé !

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21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 17:52

                       Dix mots pour 2018.

 

 

Poésie 1.  Un griot tout gris, oh si gris !

                Assis sous un griottier,

                Grattait son luth avec mélancolie.

                Sa voix truculente susurrait

                Des mots volubiles qui s’envolaient

                Vers le vert feuillage de l’arbre

                Sous lequel étaient serrées

                Les reines de la jactance

                Aux bagous pleins d’accents,

                Troublant du griot la quiétude.

                Si bien qu’élevant la voix,

                Celui-ci se manifesta :

                «  Ohé ! Je crois que vous seriez mieux

                Sous le couvert de cet arbre là-bas

                Pour placoter à l’aise ! »

 

 

Poésie 2.  Ce matin, en se levant, comme d’habitude,

                Le griot, assis sur le bord de sa paillasse,

                Se grattait la tête, le cœur près de l’extase.

                Lorsqu’il perçut une voix qui lui susurrait :

                «  Ohé ! Griot ! Hâte-toi, dehors on t’attend.

                Les amis de Questions pour un Champion

                Rêvent d’entendre ta jactance truculente,

                Ton bagou volubile aux accents colorés.

                Ne les ois-tu pas placoter sur ton seuil ? »

 

                De sa dent unique, il sourit, le griot

                Couleur arc-en-ciel, enchanteur de légendes,

                Et humblement, s’avance dans la lumière,

                Pour voler nos âmes, enrêver nos oreilles.

 

 

Poésie 3.  Ohé ! Gris griot de mon cœur !

                Ta voix aux accents truculents,

                Tes mots susurrés, volubiles,

                S’enroulent, s’enlacent, se mêlent

                Dans le creux sans fond de mes rêves.

                Ton bagou enflamme mes joues,

                Ta jactance bleue m’ensemence,

                Ton placotage m’encourage.

                Ohé ! Griot de mon cœur !

               

 

 

 

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 13:20

Paraskevidékatriaphobes ou paraskevidékatriaphiles ?

Aneut, jhe sons le vendeurdi 13 de mai, é jh’en queneus qui s’rant pas à la fête : d’abord, les triskaïdékaphobes* qu’avant la poure dau nombe 13, ensuite les paraskévidékatriaphobes qu’avant la poure dau vendeurdi 13 !

I creiyant teurtous que thieu jhor, ol adoune que dau mau. Mais d’où vint-ou ?

In mythe nordique raconte qu’alors que le Dieu Odin avit réuni 11 de ses émits peur dîner, quant in 13éme arivit sans invitation. Ol était Loki, le dieu pourous, roux é maufasant, qui tue d’in cot de lance le dieu Balder qui veut le fout’ déhors ! Thieu , o rapeule la Biblle : le Nouveau Testament cause de la Cène, lavour’ Judas, le traître, est le 13éme convive. Dépeus thiélées istoères, jhe sons otou hellotridécatabulophobes, pusque jh’avons la poure d’eîte 13 à tablle !

Ine aut’ léjhende nordique raconte que Frigga*, déesse de la Lune, de l’Amour, de la Mer é de la Fertilité, porte in nom qui veut dire Vendredi. Les Chrétiens qui chassiant les Païens, l’aviant envoéyée coume sorcière au soumet d’ine montagne. Ol est là que tous les vendeurdis, Frigga invite 11 copines sorcières é le diablle anvec, dans le but d’imajhiner daus mauvais tours à jhouer au monde peur se venjher !

Ol est otou le vendeurdi 13 d’octobe 1307 que l’ordre at été douné d’arêter tous les templiers de France, dont le Grand Maître, Jacques de Molay, cramait dans n-in foujhé* le 18 mars 1314 en uchant : « Soyez maudits jusqu’à la 13éme génération ! »

Thièle poure a daus conséquences socio-éconoumiques : in scientifique américain, Donald Dossey, directeur dau Centre de Phobie, constate ine perte de pus de 750 millons de dollars thiélés jhors !

À la veille de la peurmière guerre mondiale, en Europe, les ghenses peurniant ni trains ni omnibus les vendeurdis 13.

O s’dit otou que thieu jhor, les admissions hospitalières, rapport à daus accidents su la route, augmentant d’au moinse 50 % !

Ureusement, o y a thiélés-là qu’aimant les vendeurdis 13, les paraskevidékatriaphiles, é o fait la benace de la Française des Jeux qui monte thieu jhor l’opération V13, anvec daus cagnotes grousses coume la marmite qu’est apouée* au pié daus arcs-en-ciel !

Boune chance à vous, paraskevidékatriaphiles ! Courage à vous, paraskevidékatriaphobes ! O dure que 24 eures, thieu qu’est pas l’cas peur les anatidaephobes*, les apopathodiaphulatophobes*, les cubiculacétophobes*, é surtout les phobophobes* !

Peur le peurchain vendeurdi 13, o faudra atende l’an-née 2017 !

NB : * Du grec triskaïdeka = treize, et phobos = peur. Tri =3 est aussi une racine gauloise.

* Frigga : a donné l’anglais friday et l’allemand freitag = vendredi.

* Foujhé : feu, bûcher.

* En uchant : en criant.

* Apouée : posée.

* Anatidaephobes : qui s’imaginent avec peur qu’un canard soit en train de les regarder.

* Apopathodiaphulatophobes : qui ont la peur d’être constipés.

* Cubiculacétophobes : qui ont peur que des lézards tombent sur leur lit.

* Phobophobes : qui ont peur d’avoir peur.

Apollonie d’Ajhasse.

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25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 19:01

Ah la vache !

In matin,jh’ai troué dans ma boète aus lètes thiel émolé qui v’nait drét dau Jhura, i disait thieu :

« Ma boune Petuche,

Toé qu’a neissut souc l’signe dau beuflle chinoès, t’es in p’tit coum’ ma sœur de lait, t’as thieuqu’ chouse en coumin anvec les beîtes à cornes. Ol est peur thieu que jh’ai sonjhé à toé !

Jhe seus la Bllanchète, la cheftène dau troupiâ au père Lacime. Jh’avons nout’ établle à n-in bout dau jholi vilajhe de Tâte-Pis, é tous les jhors quant o fait biâ, le père Lacime nous meune au champ qui se tint de l’aut’ coûté dau vilajhe. Thièle afère dure dépeus belchouse de tems, dépeus que le père Lacime, son père é son grand-père avant li, afijhant daus meurlètes ! É coum’ o y at qu’ine route, paraîtrait qu’asteur o dérinjhe le monde !

O faut dire qu’o y at pas si long d’tems, à part les jhenses dau vilajhe é zeus parentés, o y avait pas grand passajhe, jh’étions putoût dessarvis peur les grôles, é encoère, a passiant su l’échine ! É pis in jhor, o s’est am’né tout espèce de monde qui v’niant aérer zeus pires en torse à la montagne ! Ol était la nouvèle mode ! L’aviant daus treumobiles qu’ n’on dirait daus tracteurs, daus quate-quate qui disiant, qui teurlusiant coum’ daus sous neus souc la neijhe, conduts peur daus crétiens que le père Lacime ap’lait daus « ertétistes », daus gars qu’aviant si tant reun à fout’ cheus zeus qu’l’aviant pas d’aut’ choès que d’aller emmarder les aut’s. Thieu, ol était l’avisse dau père Lacime. Les marchands dau templle, zeus, avant pas tardé à s’aponter dans le vilajhe. Le disiant qu’o f’lait fare marcher le coumarce, é que le péïs s’en porterait qu' meus.

Tout thieu monde se vitrait de survêtements flluos de jhaut en bas, de Nike darnier cri qui éloésiant daus sabots. Thieu monde mirolait de peurtout, à crère que l’étiant venuts peur féter le viâ d’or sus nos alpajhes !

Hé bin non, de viâ, de meurlètes é encoère moinse de torâ, i n’en veuliant pas, raport à thiélés bousas que jhe lâchions dans les rues !

Le passant zeu jhornées à fare dau ski, tu sais c’qu’ol est ? Le montant sus deus pllanches peur riper sus la neijhe, in bâton dans chaque min, peur chasser, m’en doute le bétiaire qu’arait l’culot d’zeu coper la piste é les fare chère à bas ! Anvec les copines jhe les argardons, o nous chinjhe dau train, ol est rigolo, é jhe meugllons : « Vache qui rit rempllit son pis ! ». O n’a d’cesse que le montiant sus daus tire-fesses peur descende aussitoût les ins dare les aut’s ! Au sèr, le rentrant à l’hôtel ob à l’appart’ peur s’avachir devant in vare de oui-ski, l’avant pas d’besoin de talbot, le sont queurvés ! Les endrets vour’ le dormant, é qui zeus coûtant in bras, ol est jhamais que daus veilles établles retapées peur fare daus sous ; ol est là qu’à la veillée, le causant enteur zeus de nous z’aut’s é dau père Lacime. Le disant qu’à nout’ époque de vaches grasses, ol est pus possiblle de garder daus meurlètes qui bousant dans « un village à forte vocation touristique » é que l’aliant fare daus pés é daus mins peur qu’o s’arrête.

In sèr, anvec les copines, alors que jh’avions abusé de la vaccaire, ine arbe qui pousse que peur nous z’aut’s, jh’avions vachement gorété la chaussée. La mère Pissefrét sus sa veurcicllète, slalomait enteur nos bounes galètes bin rondes, moles é odourantes, quant ale a raté son cot … Il était jholi soun’ ensemblle rose de cheus Hypersport ! In p’tit pus tard, ol était le drôle à Rocfélé, le banquier, sus sa trotinète … Sa mère en a poussé daus meugllements, é son pare daus beugllements anvec au mitan le drôle qui brâillait coum’ mon petit viâ quant i me voét pus ! À c’qui parait qu’o s’rait le groume de l’hôtel qu’arait été charjhé de le déjhober ! O n’en a fait ine istoère, thieu ol était la goute de lait qui fasit bronzer le siâ ! L’avant vut môssieu le Mare, porté pllainte peur nuisance é polution. Le vouliant pus dau père Lacime ni de ses meurlètes. Jh’en avons oyut les poèls deursés sus l’échine é l’écusson qui frise. Surtout que le père Lacime est qu’à ine an-née de la re-traite.

Ma boune Petuche, arais-tu ine idée peur nous ajhider ? O presse …

Jhe te lèche en atendant ta réponse.

Signé La Bllanchète . »

Non seulement, thièl émolé m’avait touché au thieur, mé le coumençiant à n’en causer à la télébeurdasse. Alors, d’in randon, jh’ai peurnut le train à Cougnat, jhe me seus rendue à Tâte-Pis, ol est pas là ! Jh’ai voéyut môssieu le Mare, é le père Lacime ; jh’ai bijhé ma boune émie Bllanchète sus l’musâ.

Jh’avis bin reufflchi, o f’lait tirer peurfit de la situation, ol est thieu que jh’ai fait. Ine grâlée de monde m’at ajhidée, meîme les Rocfélés, é la mère Pissefrét … O y avait daus sous à gagner !

Aneut, Tâte-Pis est non ass'ment ine estation de ski renoumée, mé otou ine estation de soins bio é naturels : bains de bousâs, bains au lait de meurlète, soins de la goule, dau charcoés, soupes de vaccaire, tartes à la jhouterabe, artifailles (bibelots) porte-bouneur,

en bousâ seuché , pllats en forme de vaches, canapés à cornes, sounètes qui fasant Meuh !, cartes poustales, porte-cllés, etc … Nout’ catalogue est à vout’ dispounition sus l’Intarnète …

Bllanchète é ses copines vivant ine re-traite beunaise dans n-ine estabulation libe toute neue, vour’ souventes foés, la vache rit. Zeu fumié sart peur achaler toutes les meisons dau vilajhe, ol est quasiment gratuit. Le père Lacime fait visiter, o s’apeule « Tout sur la vache », o y at ine expounition, in magasin vour’ o s’ vend daus feurmajhes, dau beure, dau lait, daus yaourts. Ol est otou sus nout’ catalogue.

La bllanchète doune daus autographes, le sabiâ bousous apoué sus ine pajhe bllanche. Bref, jh’ai fait de Tâte-Pis ine enteurprise enteurpeurnante é peurfitablle, prospère coum’ le disant ithyi. Le monde est bin content, é moé otou, alors jh’y seus rastée. Mon coumarce à moé, ol est la bousomancie, jhe lis vout’ futur dans le bousâ, o veurtit de d’mander Lulu la Marabouse !

12 novembre 2014

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 14:21

                                                           Défense Pour la Langue Française.

 

 

                                                                Samedi 22 mars 2014 à Saintes.

 

               Dans son château de Villers-Cotterêts, thieu moés d’aou 1539, le roé Françoys ( qu’en Charente jh’apeulions Roé Grand-nez, é qui causait le patoés à plleine goule anvec les jhenses du coin !), signait soun’ «  Ordonnance générale en matière de justice et de police » , vour’ le demande que : «  … registres, enquestes, contractz, commissions, sentences, testamens, et autres quelzconques actes et exploictz de justice ou qui en deppendent, soient prononcez, enregistrez et délivrez aux parties en langaige maternel françois et non autrement ». Thieu dans l’idée de transparence é otou peur aler à contre le latin. Thièle ordounance fasit dau françois la langue administrative de la France, in françoés qu’était en thieu temps rin d’aut’ que le patoés d’Ile de France !

                 Dans thieu XVIème sièclle, le « langaige », écrit ob causé, tabutait comblle d’auteurs : in aut’ Françoés, Rabelais, in « fou de langage », queneussait bin tous les «  parlers vulgaires » é savit s’en sarvir peur nout’ pu grand pllaisî !  Joachim du Bellay, anvec «  Deffence et illustration », veulait que le françoés seye «  langue de culture » ; en 1578, dau coûté de Marseille, in instituteur châfré Honorat Rambaud écrivait : «  Déclaration des abus que l’on commet en escrivant … » ; in aut’ Françoés, de Malherbe thieu-là, poète grammairien é censeur, dounit soun’ avisse su la graphie, durant que Claude de Vaugelas, pu finassous, publliait son recueil de «  remarques sur le françois » qui bâillit l’envie à teurtous de « parler Vaugelas » !

 

               Vous qui lisez thieu, vous vous disez : «  A manque pas d’air, thièle Apollonie, à mélinjher de thièle façon le françoés é le patoés ! … Mes bons émits, thiel émolé, ol est in p’tit l’imajhe de nout’ péïs de Chérente, de Saintonjhe é d’Aunis : le français peur l’administration, é le patoés de nos racines ! É pis le patoés ol opouse pas d’eîte de boune amitié anvec le françoés qui nous rapilote teurtous , é meïme de le défende cont’ les angllicismes é le charabia technique de la science é dau media !

 

              S’o vous dit, o y at ine association meunée en Charente-Maritime peur l’atinant (passionnant) Christian Barbe : Défense Pour la Langue Française, DPLF. Pllusieurs samedis au tantoût, dans l’an-née, jhe nous rendons au « Relais du Bois Saint-Georges » à Saintes, peur zi fare ine dictée, é passer in bon moument à l’entour d’in auteur é de l’orthographe ! La deurnière foés, ol était le 22 dau moés de mars.

               Su la photo, vous voérez les lauréas : Françoise Le Roux, Bernard Le Roux, Lucie Mémin ( vout’ sarviteur), Christian Barbe, peursident de DPLF, é les membes dau jhuri.

 

 

                                                       220320141007-1-dictee.jpg

 

            Qu’o m’ fasse pas obllier ma boune veille SEFCO ( Société d’Ethnologie et de Folklore du Centre-Ouest) vour’ jh’ait apeurnut à causer é écrire en couleurs !...

 

 

                                                                    Lucie Mémin, alias Apollonie d’Ajhasse.

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10 février 2014 1 10 /02 /février /2014 12:26

                                                              Bonne Saint-Valentin !

 

       Mon bon Hebdo, es-tu prêt à fêter la Saint-valentin ? As-tu fait ton marché de sent-a-bon, de flleurs, de mots doux ? Mais sais-tu bin peurquoé aneut jhe fêtons saint-Valentin ? Non ? Alors, écoute-me, jhe vas te zou raconter.

 

      Jh’alons remonter cheus les Romains, dau monde qu’aviant daus règlles de vie étounantes : daus thiurés châfrés luperques, organisiant les Lupercales, daus fêtes peur ounourer le dieu Loup, Faunus Lupercus, patron daus beurjhers é zeus troupias, le 15 de féverier. Drôle de dieu , in leu peur grouer (protéger) daus ouailles ! Thiélés thiurés amoriniant (immolaient) in bouc. Amprès, tout calèts (tout nus), le fasiant le tour dau Palatin, ine daus 7 colines de Rome, lavour’ les empereurs bâtirant zeu palais. Pendant thieu temps, le bouc était dépecé, sa piâ copée en jhuilles (lanières). Anvec thiélées jhuilles, les luperques étaussiant (battaient) les drôlesses, oh pas peur zeu fare dau mau, non, peur les rend’ bounes mères ! Bernoncio !

       Les noms des drôlesses étiant mis peur écrit dans n-ine boète. Les jhènes oumes tiriant in nom au choé. Ol est coum’ thieu qu’in drôle é ine drôlesse étiant acoubllés pendant ine an-née vour’ l’aviant le drèt de jhouer à tous les jheux ! O veut dire otou que thiélés-là qui s’aviant pas mariés dans l’an-née chanjhiant de camarade de jheux aux peurchaines Lupercales ! Jholie mentalité !

        Ol est pas tout, mon bon Hebdo. Teurjhous à Rome, o y at oyut in empereur, Cllaude II le Gothique qu’a dirijhé le péis de 268 à 270, le temps de pouner (pondre) in édit qui fasait défense aus jhènes oumes de se marier ! À c’qui paraitrait qu’in oume qu’est en ménajhe est in mauvais soldat ! Sapré Cllaude !

        En 270, le trouit en travers de sa route l’évêque d’Interramma, in sartin Valentin qui dounait la bénédiction en segret aus amoureus. Quant l’empereur Cllaude en at oyut qu’neussance, l’enfeurmit Valentin dans zeus prisons. Thiélées prisons étiant gardées peur in oume qu’avit ine bin jholie drôlesse mais aveuille (aveugle). Quant Valentin la voéyit, le cheuyit fou-pardut amoureus. É miraclle ! La drôlesse retrouit la vue, é son thieur s’enfllamit peur le biâ Valentin. Zeu bèle istoère fasit que flleurir, jhuste le temps peur Valentin de parde la tête peur de vrai, de la hâche dau bourreau de Cllaude, le 24 de féverier 270. Avant, l’avait thyité in mot d’écrit à sa boun’ émie : «  De ton Valentin » … Ol était la peurmière carte de saint-Valentin.

      Les Lupercales duriant teurjhous. Jhusqu’en 496, lavour’in pape, Gelasius, rempllace le lubrique dieu Lupercus peur le bon saint-Valentin !

      Le tirage au sort se fasait encoèr, mais en pllace daus noms de drôlesses, ol était daus noms de saints que les drôles, é les drôlesses otou ! deviant imiter pendant toute l’an-née ! M’est avisse qu’ol a pas été aussi divartissant peur zeus !

      À la mi-féverier, o serait le moument vour’ les drôles coumençant à virer autour daus cotillons daus drôlesses. O s’rait peur thieu que la saint-Valentin at été pllacée au 14 féverier.

      Aneut, coum’ Valentin à sa boun’ émie, les Valentins envoéyant daus cartes à zeus Valentines. Thieu, ol était avant les SMS é Internet …

      Moé, jhe te zou écrit, mon bon Hebdo, jhe te souhaite ine ureuse saint-Valentin.

 

                                                                                              Lucie Mémin.

Dictons :

À la saint-Valentin, vous accouplez les serins.

À la saint-Valentin, la pie monte au sapin.

Vigneron à la saint-Valentin doit avoir serpe à la main.

À la saint-Valentin, tous les vents sont marins ( ol est d’actualité !)

PS : Saint-Valentin aurait aussi guéri l’épilepsie.

 

 

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